Réhabilitation piscicole d’un bras mort de la Seine : le méandre de la Grande-Bosse (Bray/Seine, 77)

Auteur.e.s

Evelyne Talès, Philippe Boët, Michel Poirson

Université

Cemagref

Le maintien de peuplements de poisson dans un secteur de cours d’eau dépend de la présence et de l’accessibilité des habitats nécessaires à l’accomplissement du cycle de vie des espèces dont la reproduction est une phase clé. Dans la partie aval des grands cours d’eau, la reproduction de la majorité des espèces de poisson se déroule dans les milieux de la plaine alluviale. La diversité de ces milieux, générés par la dynamique du chenal principal du cours d’eau, intègre différents stades successifs de leur vieillissement jusqu’à l’atterrissement. Par conséquent, cette diversité conditionne celle des peuplements de poisson de l’ensemble du secteur de cours d’eau. Or, l’aménagement des grands cours d’eau se traduit notamment par la rupture du lien dynamique reliant le chenal principal et sa plaine alluviale. D’une part, les milieux annexes existants sont alors le plus souvent déconnectés du chenal, ce qui accélère leur vieillissement. D’autre part, la création de nouveaux milieux annexes est compromise par l’endiguement du chenal et la régulation de ses débits qui empêchent ses déplacements. De fait, les principaux sites de reproduction de la majorité des espèces de poisson sont menacés de disparaître et les peuplements piscicoles sont affectés par ces aménagements. Dans ces circonstances, seule la réhabilitation des milieux annexes existants peut permettre de maintenir de manière durable un peuplement piscicole diversifié à l’échelle d’un secteur de cours d’eau.