Qualité de l'eau de l'axe Seine : quels changements depuis la mise aux normes des STEPS de l'agglomération parisienne ?

Auteur.e.s

Garnier J., Billen G., Aissa-Grouz N., Romero E., Martinez A., Mercier B., Tronquart O., Rolland A.

Université

UPMC, UMR 7619 Sisyphe, BECQ'eau

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2011.vol12

Dans un contexte de changements récents des conditions d’apports de nutriments par les stations d’épuration (amélioration du traitement en STEP) et par l’agriculture (généralisation des bandes enherbées), il s’agissait d’acquérir de nouvelles observations pour en quantifier les effets dans l’axe de la Seine et revisiter notre compréhension des processus d’apports, de transfert et de transformation des nutriments. En effet, les modèles qui ont été mis au point dans les années 1990 pour prévoir les blooms algaux récurrent au printemps en amont et en aval de Paris, révèlent aujourd’hui des difficultés à prévoir la baisse de niveau et fréquentes années sans blooms observées depuis quelques années. Ils ne prenaient pas d’autre part en compte les nitrites comme variable indépendante. Les prélèvements en profils longitudinaux réalisés en 2010 et 2011, depuis la restitution du barrage réservoir de la Marne jusqu’à l’exutoire de la Seine montrent de manière tout à fait attendue des modifications importantes des formes de l’azote avec des concentrations en ammonium de l’ordre de 1 mgN l-1 en général à l’aval d’Achères, contre 5-7 mgN l-1 avant la mise en œuvre de la nitrification en station d’épuration, avec une augmentation en nitrate d’environ 2 mgN l-1, la dénitrification en station n’étant pas destinée à éliminer tout le nitrate produit par nitrification. Alors que, peu après la mise en œuvre des traitements en STEP, une augmentation importante des concentrations en nitrites et en N2O à l’aval des rejets avait été observée, il semble que ces problèmes soient en voie d’être résolus. Un fait marquant de l’année 2011, est l’observation d’un bloom phytoplanctonique d’une intensité que nous n’avions pas observée depuis le début des années 1990. Il apparait que, malgré la diminution importante des concentrations en phosphore et de possibles modifications de l’adsorption du phosphore, les explosions phytoplanctoniques (200 µg Chla.l-1) ne sont pas exclues, surtout en période printanière de bas débit comme c’était le cas en mai 2011.

Josette.Garnier@upmc.fr