Projet d’étude de la contamination par les pesticides d’eaux de rivières et de nappes au niveau du bassin versant de l’Orgeval

Auteur.e.s

H. Blanchoud, E. Barriusio, J. Tournebize, C. Schott, G. Tallec, F. Habets, A. Laverman

Université

EPHE, UMR Sisyphe, UPMC, UMR EGC INRA AgroParisTech, CEMAGREF, INRA SAD,

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2008.vol22

La Directive Cadre sur l’Eau suppose la mise en œuvre par les pays membres de l’union européenne de la préservation ou la restauration d’une eau de « bonne qualité » pour les grandes masses d’eau. Cependant, les études réalisées sur le transfert des pesticides restent encore insuffisantes pour évaluer la vulnérabilité des eaux de surface et souterraines. En Seine et Marne, le drainage est particulièrement intense et entraîne des modifications importantes dans le fonctionnement hydrologique des bassins versants. Or, les enjeux que présentent la contamination des eaux de surface et souterraines par les pesticides est double. D’une part, la trop forte teneur en pesticides entraîne l’arrêt de nombreux points de captage ne répondant pas aux normes de potabilisation. D’autre part, le Grand Morin, considéré comme une des sources majeures de pesticides de la Marne, se trouve à l’amont de la station de traitement de Neuilly sur Marne qui alimente en eau potable environ un tiers de la région parisienne. Ceci explique l’intérêt de mieux comprendre le transfert des pesticides au niveau de ces bassins afin d’améliorer la qualité de l’eau et la prévision et la prévention des risques liés aux événements hydrologiques extrêmes. L’objectif général est de comprendre les transferts verticaux et horizontaux sol-nappe-rivière des pesticides à l’échelle de deux versants, identifier les sources de variabilité spatiale de leur dynamique dans les sols. Ces informations seront intégrées dans un modèle couplé développé pour simuler le transfert des pesticides dans la zone non saturée jusqu’à la nappe. Cette étude nous permettra de caractériser et hiérarchiser les paramètres à prendre en compte pour appréhender le transfert sol-nappe-rivière des pesticides, de cibler ceux qui engendrent une contamination à long terme de la nappe (rétention, absence de dégradation) et dans le cas de la dégradation, de quantifier le potentiel de bio-dégradation des pesticides dans le sol et le sous-sol en fonction de l’adaptabilité des communautés bactériennes. En effet, les études actuelles concernent principalement le comportement des pesticides dans le sol de surface, par l’étude de l’influence de la composition des sols sur la rétention des pesticides. Il est généralement admis que la dégradation est essentiellement d’origine biotique et que les composés sont considérés comme conservatifs dans le sous-sol par extrapolation des résultats de dégradation chimique à la surface.

helene.blanchoud@upmc.fr