Premiers éléments d'un modèle d'évaluation de la pollution liée à la gestion des rejets d'élevage dans le bassin de la Blaise

Auteur.e.s

Gilles Billen , Josette Garnier et Frédéric Férant

Université

UMR Sisyphe, UPMC

La méthode la plus utilisée à ce jour pour évaluer la pollution générée par l’élevage repose sur le concept des coefficients d’exportation. Le principe est d’affecter à chaque type d’usage de sol et à chaque type de bétail une valeur spécifique de flux polluant généré annuellement. De tels coefficients permettent d’établir rapidement un bilan de matière approximatif pour un espace donnée, mais ne permettent en rien de faire le lien entre la nature des pratiques agricoles et la pollution qu’elles engendrent. Leur usage en permet donc pas d’évaluer par exemple la manière dont la mise au norme des bâtiments et des capacités de stockage d’une exploitation permettra de modifier son impact sur le milieu aquatique. La question fondamentale qui se pose est de savoir si la pollution engendrée par l’élevage est à considérer comme apport ponctuel ou comme apport diffus. On considère comme apport ponctuel un apport rejeté en un point du réseau hydrographique selon un flux constant, quelque soit l’état hydrologique du cours d’eau. Un apport ponctuel provoque donc un accroissement de concentration inversement proportionnel au débit du cours d’eau récepteur. Un apport diffus, à l’inverse, accompagne toujours un flux d’eau généré dans le bassin versant, et se caractérise par une concentration constante dans la lame d’eau concernée. Le flux d’apport diffus est donc relatif à une aire du bassin versant et est proportionnel au débit généré sur cette surface. Les apports de temps de pluie, correspondant au ruissellement sur les zones imperméables du bassin, entrent dans une catégorie intermédiaire. Bien que leur débouché dans le réseau hydrographique soit souvent de nature ponctuelle, il s’agit clairement d’apports dépendant à la fois de l’importance de la surface drainée, et de l’intensité des pluies générant du ruissellement. Il convient donc de les traiter comme une catégorie particulière d’apports diffus.

billen@ccr.jussieu.fr