Marie-Jeanne TEIL, Martine BLANCHARD, Donatienne OLLIVON, Brigitte GARBAN et Marc CHEVREUIL
UMR 7619-Sisyphe, Université Pierre et Marie Curie
La contamination par les polluants organiques persistants (POP) : les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et les polychlorobiphényles (PCB) des réseaux d’assainissement, reste une question d’actualité car elle n’a pas significativement baissé depuis 10 ans (Chevreuil et al., 1998). Outre leur potentiel toxique précédemment décrit (Blanchard et al., 1999), ces composés comme les dioxines, ont été accusés d’entraîner des effets oestrogéniques dans la biosphère (Zacharewsky et al,1995). Les études concernant les entrées de PCB en station d'épuration réalisées par l'Institut d'Hydrologie et Climatologie (Granier et al., 1988; Chevreuil, 1989), par l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (de Alencastro, 1994) et, aux Etats-Unis, par Loganathan et al.(1997), ont révélé une contamination notable, sans toutefois permettre d'en déterminer l'origine exacte. La mise en application de nouvelles normes européennes, plus strictes, relatives aux possibilités de recyclage des boues issues de l'assainissement impose une identification des sources avec leurs contributions respectives pour parvenir en second lieu à une amélioration de la qualité des effluents et des boues. Les principales sources d’apports aux collecteurs sont les effluents (domestiques, industriels), les eaux de pluie et de ruissellement et enfin, les eaux de voirie qui collectent les dépôts secs atmosphériques, les poussières dues à l'érosion des bitumes, les résidus de produits pétroliers et divers déchets. Nos investigations ont concerné d’une part, les HAP qui sont des composés ubiquistes générés par les combustions d’origine naturelle ou anthropique, cette dernière prédominant largement et d’autre part, les PCB qui, bien que leurs nouveaux emplois soient interdits depuis 14 ans, sont préoccupant du fait de leur grande rémanence dans l’environnement. Ces composés ont été recherchés dans les eaux usées entrant aux stations d’épuration de Noisyle-Grand, de Colombes, d’Achères et en sortie des stations de relevage de Clichy et de La Briche. La station d’Achères traite le plus grand volume d’eau (2 millions de m3 par jour), elle produit la plus grande quantité de boues dont la teneur en PCB doit être surveillée dans le cadre des nouvelles normes. D’autre part, nos précédents résultats ont montré que les eaux usées lui parvenant étaient 2 fois plus concentrées en HAP que les autres stations. En conséquence, elle a été choisie pour une étude plus approfondie.