Occurrence et origines des bactéries fécales antibiorésistantes (E. coli et entérocoques) dans le bassin de la Seine

Auteur.e.s

J. Passerat et P. Servais

Université

Écologie des Systèmes Aquatiques, Université Libre de Bruxelles

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2007.vol20

La présence de microorganismes pathogènes d’origine fécale dans les eaux de surface pose d’importants problèmes sanitaires quand ces eaux sont utilisées pour la production d’eau potable, pour l’activité nautique ou l’irrigation. Les maladies infectieuses causées par ces bactéries sont traitées depuis de nombreuses années grâce à l’emploi d’antibiotiques. Cependant, l’usage croissant et massif d’antibiotiques a induit une certaine résistance des bactéries envers ces substances. En effet, les antibiotiques sont utilisés en médecine humaine mais également intensivement en médecine vétérinaire et ont aussi été utilisés comme compléments alimentaires dans l’élevage. On rencontre couramment des bactéries résistantes aux antibiotiques dans les milieux où ceux-ci sont utilisés mais également dans divers environnements naturels comme le milieu aquatique. La présence de bactéries pathogènes antibiorésistantes entraîne un risque sanitaire accru si les infections qu’ils causent ne peuvent pas être traitées par des antibiotiques. Ce travail s’est donc intéressé à la présence de bactéries fécales résistantes aux antibiotiques dans les eaux du bassin de la Seine. Pour cela, des souches d’Escherichia coli et d’entérocoques intestinaux ont été isolées d’échantillons de rivières du bassin, et leur résistance à divers antibiotiques a été testée. L’utilisation de ces deux groupes de bactéries comme indicateurs de contamination fécale est en effet recommandée dans diverses directives européennes de qualité des eaux. L’hypothèse faite ici est que la présence de souches antibiorésistantes de ces organismes témoigne de la probabilité que des pathogènes antibiorésistants de même origine soient aussi présents. Par ailleurs, différents milieux aquatiques, dont l’origine de la contamination fécale est connue ou du moins fortement présumée, ont aussi été échantillonnés afin de déterminer la source principale des bactéries fécales antibiorésistantes trouvées dans les rivières : eaux usées domestiques (contamination fécale d’origine humaine), eaux usées hospitalières (origine humaine mais provenant d’une population massivement traitée aux antibiotiques), eaux de surfaces sous l’influence du lessivage de terres agricoles (contamination provenant d’animaux d’élevage) et enfin ruisseaux forestiers (contamination provenant d’animaux sauvages non traités aux antibiotiques).

pservais@ulb.ac.be