Modélisation de la pollution nitrique des aquifères bas-normands : simulation de l'impact de changements de pratiques culturales sur la qualité des

Auteur.e.s

P. Viennot, C. Schott, A. Mimet, C. Le Bas, N. Roussel, C. Thiérion.

Université

MINES ParisTech, Centre de Géosciences, INRA/SAD ASTER , INRA Unité INFOSOL, AESN direction des Bocages Normands

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2010.vol31

Un modèle mathématique de simulation du fonctionnement hydrogéologique du secteur des Bocages Normands a été mis en place (Thierion et al, 2008). Calibré sur une période de près de trente ans, il permet de reproduire, de manière très satisfaisante, les débits des rivières du bassin ainsi que les niveaux piézométriques des principaux aquifères du secteur (aquifères du Bajocien/Bathonien et du Cénomanien/Oxfordien) et leur évolution. En raison du contexte géologique de la région, les ressources en eaux souterraines rares et les nappes du Dogger ont un rôle d’importance stratégique vis-à-vis, entre autres, de l’alimentation en eau potable. Le modèle mis en place est d’ores et déjà opérationnel et les premiers scénarii d’évolution des prélèvements dans les nappes ont été élaborés afin d’en étudier l’impact à court et moyen terme. Compte tenu des problèmes de qualité généralisés observés dans ces aquifères, en particulier relatifs aux nitrates, un outil opérationnel et prospectif a également été développé pour quantifier l’impact de mesures agro-environnementales (introduction de Cultures Intermédiaires Piège à Nitrates, réduction des doses d’intrants azotés) et réduire ainsi les pressions exercées par les pratiques agricoles. Ces objectifs s’inscrivent dans la mise en œuvre de la Directive Cadre Européenne sur l’eau imposant aux états membres des obligations en matière de gestion de l’eau que sont, en particulier, la non détérioration, l’atteinte ou le maintien du bon état qualitatif et quantitatif des eaux souterraines. Ainsi, pour compléter l’outil hydrodynamique précédemment mis en place il a été proposé de le coupler avec le modèle agronomique STICS afin de pouvoir simuler la génération puis la dissémination des flux de nitrates dans l’environnement. Le modèle STICS est un modèle générique de simulation du cycle agronomique des cultures ainsi que de leur bilan hydrique, azoté et carboné. Développé par l’INRA , il est utilisé pour simuler au pas de temps journalier le comportement du système sol-eau-plante au cours de plusieurs années successives d’exploitation agricole. Le couplage de STICS avec le modèle hydrogéologique nécessite principalement la mise en place d’une procédure de spatialisation sur le domaine étudié et la mise en liaison avec les bases de données des pratiques agricoles.

Pascal.Viennot@mines-paristech.fr