Mobilisation de polluants lors de la mise en dépôt de sédiments fluviaux contaminés

Auteur.e.s

Sonia CARPENTIER, Sandrine JUMEAU, Régis MOILLERON, Daniel THEVENOT

Université

Cereve, Université Paris XII-Val de Marne

Dans les rivières soumises à la pollution urbaine comme la Seine et l’Oise, les sédiments sont eux-mêmes pollués et pourraient agir comme une source à long terme d’éléments trace pour les eaux de fond (Petersen et al., 1996). Les opération de dragage de ces rivières sont cruciales pour l’entretien des chenaux de navigation ainsi que lors de certains travaux d’aménagement. Ces dragages pourraient être à l’origine de certains problèmes environnementaux : la resuspension des sédiments entraînant une augmentation de la turbidité, et la remobilisation des polluants lors de l’oxydation de sédiments anoxiques (Vale et al., 1998). Lors des campagnes annuelles de dragage de la Seine et de l’Oise en aval des zones les plus industrialisées, les sédiments contaminés en matière organique et en micropolluants métalliques et organiques (hydrocarbures aliphatiques et aromatiques) sont mis en dépôt dans d’anciennes gravières généralement remplies d’eau. Lors de leur dragage, transport, et refoulement sur ces sites, mais aussi lors de leur stockage, ces matériaux de dragage contaminés sont donc susceptibles de relarguer des micropolluants dans la colonne d’eau, dans la rivière ou dans la nappe phréatique. Afin d’étudier mobilisation et relargage des polluants, nous avons mis en place une précampagne d’échantillonnage visant à suivre le trajet de ces polluants. De même, afin de compléter ces données in situ, nous souhaitons réaliser des mesures sur un réacteur de laboratoire simulant les mécanismes intervenant à l’interface eau - sédiment (Bussy et al., 1997).