Mise en œuvre de la technique des membranes semi-perméables pour la caractérisation des teneurs en polluants organiques hydrophobes

Auteur.e.s

Jeanne Garric, Cécile Miège, Jean-Marie Mouchel, Catherine Gourlay et Marie-Hélène Tusseau-Vuillemin

Université

Cemagref QELY, CEREVE, Cemagref QHAN

L'évaluation du niveau de contamination du bassin par les molécules organiques est particulièrement difficile à obtenir pour au moins deux raisons majeures : (i) les molécules en questions sont en grand nombre, d'origines très variées), et ont des devenirs forts différents (durée de vie dans le milieu, comportement physico-chimique etc...), et (ii) certaines d'entre elles sont dangereuses et/ou présentes à de très faibles concentrations. Ainsi, des méthodes lourdes et coûteuses doivent être déployées pour les rechercher dans le milieu (eau, sédiments, organismes.. .), comprenant les étapes de collecte, de pré-traitement puis d'analyse des échantillons. Les tendances actuelles de la législation nationale et européenne avancent aujourd'hui sur deux points qui concernent particulièrement les contaminants organiques : (i) la notion de bon état écologique qui inclut le niveau de contamination des organismes et les conséquences sur leur physiologie (ii) et la production de listes de substances à risque qui incluent quelques métaux mais surtout beaucoup de contaminants organiques. Les questions de la représentativité des échantillons et des limites de détection se posent de manière moins sensible pour les sédiments et les organismes car dans les deux cas il y tendance à l'accumulation pour beaucoup de molécules (bioaccumulation ou sorption) en liaison avec leur caractère plus ou moins hydrophobe, et parce que organismes et sédiments ont généralement des temps de séjour suffisants dans le milieu pour permettre une évaluation intégrée de la contamination du milieu, au moins qualitativement, sous réserve que l'échantillonnage soit réalisé avec discernement. C'est dans la partie liquide du système que les problèmes d'échantillonnage se posent car on ne dispose pas de matrice accumulatrice et que les contaminants sont très dilués, ce qui induit de nouvelles difficultés à l'analyse : seuils analytiques trop hauts, bruit de fond trop fort pour identifier et quantifier les contaminants. Les systèmes SPMD (Semi-Permeable Membrane Devices) ont été créés pour répondre à ce problème. Il s'agit d'un système d'échantillonnage intégratif, composé d'une membrane en polyéthylène contenant une lipide (trioleine) et qui fonctionne en dialysant le milieu externe (Huckins et al., 1993).