Mesure et modélisation des flux de N2O à l’échelle des paysages agricoles.

Auteur.e.s

J.-L. Drouet, S. Duretz, P. Durand, P.Cellier

Université

UMR INRA-AgroParisTech Environnement et Grandes Cultures, UMR INRA-AgroCampus Sols Agronomie Spatialisation

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2008.vol39

Au-delà des apports de fertilisants minéraux ou organiques, les surfaces naturelles peuvent recevoir des quantités très significatives d’azote par voie atmosphérique : dépôts secs ou humides d’azote ammoniacal et nitrique (Jonson et al., 1998) ou hydrologique (Beaujouan et al., 2001). Le dépôt sec d’ammoniac (sous forme gazeuse) est particulièrement fort près de sources intenses telles que les bâtiments d’élevage ou les zones d’épandage de lisier (Fowler et al., 1998 ; Dragosits et al., 2002 ; Loubet et Cellier, 2001). Ces différentes formes et modalités d’apport peuvent augmenter significativement la production de N2O ou NO, en particulier dans les zones humides (Garnier et al., 2006) et les zones à faibles intrants telles que les forêts (Pilegaard et al., 2005). Ces émissions produites à distance du lieu d’utilisation de l’engrais sont habituellement appelées émissions indirectes (Mosier et al., 1998). Pour établir un bilan d’azote ou de GES à l’échelle d’un paysage de quelques km2 ou d’un pays, les méthodes opérationnelles utilisées à l’heure actuelle s’appuient principalement sur la notion de facteur d’émission (IPCC guidebook, Houghton et al., 1996). Ces méthodes sont basées sur une approche locale des émissions à l’échelle de la parcelle agricole, lieu où sont utilisés les intrants azotés, ou à celle du lieu (bâtiment d’élevage, zone de stockage des effluents) où sont produits une partie de ces intrants (fumier, effluents). De plus, les caractéristiques du milieu (sol, végétation, climat) sont très peu prises en compte puisque la seule source possible de variation des émissions est la quantité d’engrais azotés utilisée. L’intégration spatiale est réalisée par le biais d’une agrégation des différentes unités de production sans prise en compte des interactions entre unités spatiales. Dans les dernières méthodologies, les émissions indirectes ont commencé à être prises en compte, mais de manière encore très peu explicite : elles sont évaluées de manière forfaitaire par le biais de facteurs d’émissions spécifiques affectés à une proportion fixée des intrants ou des produits supposés se volatiliser sous forme d’ammoniac ou être lessivés sous forme de nitrates. Cela reste une approche locale qui est en outre basée sur un faible nombre de références expérimentales (Mosier et al., 1998).

drouet@grignon.inra.fr