Les bactéries indicatrices de contamination fécale dans les eaux du bassin de la Vesle

Auteur.e.s

Tamara Garcia Armisen, Philippe Mercier et Pierre Servais

Université

Ecologie des Systèmes Aquatiques, Université Libre de Bruxelles

Deux campagnes d’échantillonnage ont été réalisées sur la Vesle en 2003, rivière d’ordre 4 de Champagne, affluent de l’Aisne. La première campagne a été réalisée en juillet 2003 et la deuxième en septembre 2003. Des mesures d’abondance de coliformes fécaux et d’Escherichia coli ont été réalisées lors de ces deux campagnes. Le premier objectif était d’évaluer l’impact des rejets d’une ville de moyenne importance (Reims) sur la qualité microbiologique des eaux du milieu récepteur (La Vesle, une rivière d’ordre 4) ; le second objectif était d’évaluer la pertinence de ce site pour l’étude des processus de devenir des bactéries fécales dans les rivières d’ordre moyen. Nous observons dans le cas des quatre profils : i) des valeurs de contamination non négligeable (valeur proches de la norme impérative de qualité des eaux de baignade) dès la première station d’échantillonnage la plus en maont. Il serait intéressant de voir si ce niveau de contamination est lié au lessivage des sols agricoles ou à des stations d’épuration situées sur la partie amont de la Vesle. ii) Un pic important entre les points d’échantillonnage 3 et 4 qui correspond aux rejets provenant de la ville de Reims qui entraînent une contamination bactérienne très élevées (abondance en coliformes fécaux supérieur entre 104 /100 ml et 105 /100 ml). Il est à noter que les valeurs maximales observées à l’aval de Remis sont moins élevées que celles que nous avions mesurées en 2002 (Servais et al. 2003). Ceci est dû à la mise en service de la nouvelle STEP de Reims dont l’efficacité vis à vis de la pollution microbienne est discuté ci-dessous. iii) En aval, on observe une diminution continue tout le long de la zone échantillonnée jusqu’à la confluence avec l’Aisne. On retrouve à la confluence avec l’Aisne des niveaux de contamination du même ordre que ceux mesurés à l’amont de Reims. Cet exemple met en évidence l’impact direct d’une ville telle que Reims sur la qualité microbiologique de la rivière qui la traverse. Ainsi il faut se trouver à 60 ou 70 km en aval de Reims pour retrouver une qualité microbiologique comparable à ce que l’on observait à l’amont où la qualité microbiologique ne peut déjà pas être considérée comme bonne puisque les teneurs en CF et E. coli y sont dans la plupart des cas supérieure aux normes impératives des eaux de baignade (2000 CF/100 ml). Ce site apparaît, par ailleurs, un endroit de choix pour l’étude expérimentale et la modélisation de l’impact d’une ville de moyenne importance sur la contamination d’une rivière d’ordre intermédiaire.

pservais@ulb.ac.be