Le métabolisme de Paris et de la région Île-de-France : Un premier bilan

Auteur.e.s

Sabine Barles

Université

Laboratoire Théorie des Mutations Urbaines, Université Paris VIII

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2006.vol29

L’analyse du métabolisme urbain, c’est-à-dire l’identification des flux de matières qui entrent dans la ville, de leur transformation dans le système urbain, des flux de matières qui y sont stockés et de ceux qu’il émet constitue une approche complémentaire de celle de l’empreinte écologique qui présente un grand intérêt pour la compréhension du rôle environnemental des villes (Baccini, Brunner, 1991 ; Barles, 2002 ; Bringezu, Fischer-Kowalski, Kleinj, Palm, 1997) et se situe dans les perspectives ouvertes par l’écologie industrielle (Billen, Toussaint, Peeters, Sapir, Steenhout, Vanderborght, 1983 ; Ayres, Simonis, 1994 ; Erkman, 1998) et territoriale. À partir de l’identification des principaux flux entrants (combustibles, aliments, biens, matières premières) et sortants (émissions diverses, déchets, produits finis ou semi-finis), l’analyse des flux de matières brutes (material flow analysis - MFA) permet de mesurer la pression urbaine sur l’environnement. Elle constitue le préalable à l’analyse des flux de substances (substance flow analysis – SFA) : carbone, azote, phosphore, métaux lourds, etc., dont la connaissance est indispensable à l’amélioration des performances écologiques des villes (Ayres, Simonis, 1994 ; Baccini, Brunner, 1991 ; Kleijn, Van Der Voet, 2001 ; Ayres, Ayres, 2002). Jusqu’à présent, l’analyse des flux de matières brutes (MFA) et celle des flux de substances (SFA) sont restées relativement peu développées en France en ce qui concerne les espaces urbains — on notera néanmoins le travail de Bernard Dambrin (1982), réalisé voici vingt ans, qui posait les bases d’une analyse du métabolisme de l’agglomération parisienne. Des travaux conduits ailleurs en Europe (Amsterdam, Vienne, Stockholm, Hambourg, etc.) ont plus récemment montré la pertinence de la démarche. Nous présentons ici les résultats d’une recherche relative au métabolisme de Paris et de la région Île-de-France. Plus précisément il s’agit, dans la lignée des travaux qui viennent d’être évoqués, de poser les bases d’une analyse des flux de matières brutes : faisabilité, disponibilité et qualité des sources, quantification, pertinence et apports de la démarche. La méthode proposée par le service européen de statistique (Eurostat) a été retenue (Eurostat, 2001). On présente dans un premier temps les principes retenus et les raisons du choix de cette méthode, puis les résultats obtenus à différentes échelles : Paris, Paris et petite couronne, Île-de-France et les enseignements à en tirer.

sabine.barles@univ-paris8.fr