Le contrôle de l’eau à Paris, et les bases de données qui en résultent

Auteur.e.s

Christine Cun

Université

CRECEP

Au cours du XIXème siècle, des épidémies de choléra déferlèrent sur l’Europe entière (notamment en 1831 et 1832) et éprouvèrent particulièrement les grandes capitales de l’époque : Paris et Londres. Leur origine hydrique ayant été démontrée, il fut décidé de remanier complètement le Service des eaux de la ville. Une réorganisation complète de l’alimentation de Paris fut entreprise, et la distinction entre service public et service privé devint effective, un réseau séparé de canalisation étant affecté à chacun d’eux. Le service privé est alimenté par les eaux de source ou de nappes qui sont amenées vers la capitale par des aqueducs dont les réalisations s’échelonnent de 1865 à 1925, et les eaux des rivières, filtrées et stérilisées. Elles sont pompées en Marne et en Seine par deux établissements filtrants à St Maur (1896) et Ivry (1900). Le service public est alimenté au moyen d’eau de rivière brute par un certain nombre d’usines dont les principales sont les usines d’Austerlitz et d’Ivry I, qui puisent en Seine la plus grande part de la production nécessaire au service public et l’usine de la Villette. Les résultats obtenus démontrent que les cours d’eau du bassin sont relativement préservés dans le bassin amont de la Seine, quoique les tronçons de très bonne qualité y soient rares, et davantage perturbés dans le bassin de la Seine aval. Les secteurs les plus dégradés sont situés en aval immédiat des agglomérations les plus importantes. On remarque un net gradient de dégradation des zones externes vers l’Ile de France. L’impact de l’agglomération Parisienne sur la qualité de la Seine se fait sentir jusque dans l’estuaire. Malgré une politique d’assainissement des rejets urbains et industriels, et des campagnes d’information auprès des agriculteurs, la Seine est loin d’avoir retrouvé la qualité chimique qu’elle avait à la fin du siècle dernier.