La question de la qualité : Faire raisonner les usages urbains avec la qualité de l’eau des rivières et des milieux aquatiques. L’apport des enquêtes

Auteur.e.s

C. Carré, J-F. Deroubaix, J-C. Deutsch, J-P. Haghe, B. de Gouvello, N. Belaïdi, A. Charrier

Université

LADYSS Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, LEESU - Université Paris Est, PRODIG, CSTB

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol30

La directive cadre sur l’eau a contraint les gestionnaires des rivières et les institutions en charge de la restauration des cours d’eau à prendre la mesure de ce que signifiaient des actions de restauration d’une part les plus efficaces possibles, économiquement et écologiquement, et, d’autre part, en concertation avec les publics concernés. A la suite de la consultation du public par les agences de l’eau sur l’avant projet de SDAGE en 2008, sous forme de questionnaires auto administrés, le conseil scientifique de l’AESN a pris acte de la difficulté à toucher les usagers et à connaître leur assentiment des choix engagés par les instances de bassin (avis du 17 juin 2009). Cette difficulté à mobiliser les citoyens autour des enjeux de la gestion de la ressource et des milieux n’est pas spécifique au Comité de bassin de Seine Normandie et à une échelle trop large pour permettre de saisir les volontés des habitants. Les animateurs de SAGE nous disent leur grande difficulté à réunir les élus de plus petits bassins versants (exemple du SAGE des 2 Morins) et leur méconnaissance des pratiques des cours d’eau et des milieux aquatiques par les habitants des communes riveraines. Dans le cadre des petites rivières franciliennes, l’injonction de la DCE à la restauration et à la participation se heurte à un certain nombre de difficultés particulières, outre celle de la mobilisation des habitants. Elus et techniciens sont, pour beaucoup, impliqués dans une gestion de plus en plus écologique du cours d’eau et des zones humides sans trop bien pouvoir mesurer la compréhension de leur gestion par les habitants et leur accord. Il s’agit d’abord d’une gestion à tâtons, en essayant de concilier des pratiques et des représentations urbaines des cours d’eau avec une mutation assez radicale : passer d’une régulation hydraulique de la rivière à une maîtrise écologique des milieux aquatiques. Dans la perspective de mieux connaître les représentations qu’ont les habitants de leurs cours d’eau et des milieux aquatiques annexes, leur compréhension de ce que peut être la qualité de la rivière et leurs attentes en termes de gestion et d’action, il a été décidé de recourir à des enquêtes qualitatives. Celles-ci ont été administrées par des étudiants en face à face, auprès de plusieurs catégories de personnes pouvant être concernées par la gestion des rivières (usagers, riverains, habitants de la commune riveraine) et par leur reconquête écologique.

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