A. De Coninck, N. Bécu, T. Diallo, C. Carré, J.-F. Deroubaix, J.-P. Haghe, N. Flipo, C. Le Pichon, G. Tallec
Université Paris Est, LEESU, CNRS, LIENSs, Institut de géographie, Université Paris 1, laboratoire LADYSS, Université Rouen, Centre de Géosciences, MINES ParisTech, UR HBAN, Irstea
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2013.vol30
Il existe des conflits et controverses autour de la restauration de la continuité écologique, sur plusieurs petites rivières d’Ile de France, et notamment sur le Grand Morin, car elle suppose l'arasement ou l'aménagement des ouvrages sur ces cours d'eau. S’appuyant sur la Directive Cadre sur l’Eau, les services de l’État la préconisent et encouragent le rétablissement de la continuité écologique mais les acteurs locaux et les scientifiques sont partagés quant au bien-fondé d’une telle mesure. Les ouvrages sont en effet un élément du patrimoine, du paysage, et ils participent à la régulation hydraulique de la rivière. Le SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau) des 2 Morin, réunissant les élus locaux, des associations et les représentants de l’État, est une structure visant à discuter de la gestion de l’eau et des milieux à l’échelle du bassin versant, et donc à débattre de cette question de la continuité écologique et de la manière de la mettre en œuvre. Pour tenter d’équiper et de rendre productive cette controverse, il a donc été proposé de mobiliser les connaissances locales et les connaissances du PIREN-Seine, autour d’ateliers visant à co-construire un modèle qui soit une représentation commune de la rivière et qui permette de tester les effets des arasements sur le cours d’eau, et de tester des scénarios de gestion des ouvrages. Ainsi, 10 chercheurs du PIREN-Seine et 10 membres de la CLE (Commission Locale de l’Eau) des 2 Morin se sont réunis en 2012 afin de co-construire cet outil. Sept ateliers ont eu lieu de novembre 2011 à décembre 2012 pour co-construire un modèle autour de la question suivante, choisie en commun : « Qu’est ce qui explique les variations des niveaux d’eau actuels et futurs des Morin et comment les réguler pour répondre aux enjeux d’inondation, d’assecs, d’usages récréatifs liés à l’eau et de continuité écologique ? ». Il a été décidé de travailler sur les 40 km aval du Grand Morin.