G. Billen
UMR Sisyphe/Metis, UPMC/CNRS
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2013.vol06
La raréfaction et le renchérissement des produits pétroliers, et la volonté de limiter les émissions de gaz à effet de serre, ont conduit les pays développés à re-découvrir les énergies de biomasse, et plus particulièrement les filières de production de carburants liquides (utilisés pour le transport automobile ou aérien) à partir de produits agricoles. Les scénarios prospectifs nationaux, européens et mondiaux qui cherchent à imaginer un avenir énergétique soutenable avec réduction drastique des émissions de GES misent en général sur un fort développement de la production d’agro-carburants. C’est ainsi que le scénario Afterres (Solagro, 2014) pour la France en 2050, prévoit de réserver 2.3 Mha de terres arables à la production de biocarburants (contre 1.3 Mha aujourd’hui). Cependant, de vives controverses existent quant à l’efficacité énergétique et environnementales des diverses filières de production d’agro-carburants, quant au risque de concurrence induite par le développement de ces filières vis-à-vis de l’approvisionnement alimentaire et quant à l’effet de ces filières sur les cours mondiaux des produits agricoles. L’agriculture dominante du bassin de la Seine est dès à présent largement impliquée dans la production d’agro-carburants, et les filières de valorisation énergétique des productions agricoles est loin d’y être négligeable. L’objectif de cette note est de faire le point sur l’état actuel du développement de ces filières, et de leurs conséquences environnementales. Elle se base entre autres sources sur l’analyse critique d’un rapport de l’ADEME (2012) ainsi que des statistiques agricoles disponibles (Agreste).