Impact des rejets urbains de temps de pluie sur les concentrations en métaux labiles dans les cours d’eau anthropisés

Auteur.e.s

I. Adraoui, B. Pernet-Coudrier, S. Pouliquen, G. Varrault

Université

Université Paris-Est -Cereve- Université Paris 12

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2007.vol03

Les métaux traces tels que le cuivre, le cadmium, le plomb et le zinc sont des éléments qui peuvent présenter une toxicité importante dans les écosystèmes aquatiques. Il est généralement admis que c’est leur spéciation, c'est-à-dire la forme chimique dans laquelle ils se trouvent, qui dans une certaine mesure, va déterminer leur impact (biodisponibilité et toxicité) et leur devenir dans l’environnement. Il existe une forte affinité entre la matière organique dissoute (MOD) et les métaux traces, la spéciation des métaux dissous est donc fortement influencée par la MOD. Les rejets urbains de temps de pluie (RUTP), fortement chargés en métaux traces (Meybeck et al., 1998; Bertand-Krajewski et al., 1998; Gromaire et al., 2001) et en MOD (Westerhoff et Anning, 2000; Gromaire et al., 2001; Suárez et Puertas, 2005) ont une influence non négligeable sur les teneurs mais aussi sur la spéciation des métaux dissous dans les milieux récepteurs. L’objectif de ce volet vise à évaluer l’impact des rejets urbains de temps de pluie sur les teneurs en métaux (plomb et zinc) labiles et dissous dans les milieux récepteurs, la Seine dans le cas qui nous intéresse. Les métaux labiles représentent les métaux libres ainsi que les métaux engagés dans des complexes facilement dissociables. La fraction de métal labile nous permet d’estimer de manière plus fine (que la fraction dissoute ou totale) la fraction de métal biodisponible pour les organismes vivants. Pour évaluer l’impact des RUTP sur les teneurs en métaux dans le milieu récepteur, il est prévu durant cette phase 5 de réaliser des mesures de métaux labiles, dissous et totaux dans le milieu récepteur à l’aval immédiat de rejets de temps de pluie dans le cas de réseau d’assainissement unitaire mais aussi séparatif. La principale difficulté réside dans le fait que la spéciation des métaux en solution évolue généralement très vite. Pour la mesure des concentrations en métaux dissous, il est impératif de pouvoir filtrer immédiatement après le prélèvement. De même pour la détermination de la concentration en métaux labiles, la mesure doit être effectuée immédiatement après le prélèvement et donc sur site afin de limiter l’évolution de la spéciation des métaux. Il est également nécessaire de pouvoir réaliser des mesures avec un pas de temps réduit afin de mettre en évidence les variations de concentrations en métaux labiles dues aux RUTP qui sont des évènements de courte durée.