Flux et temps de séjour des particules dans le bassin de la Seine.

Auteur.e.s

Philippe Bonté et Jean-Marie Mouchel

Université

LSCE, CEREVE

Les flux de MES dans la Seine sont très faibles par rapport à ceux des plus grands fleuves du monde ou d’Europe. Ils sont caractéristiques d’un fleuve de plaine, dont l’hydrologie est de surcroît lissé par des aménagements (barrages réservoirs pour le contrôle des crues et le soutien d’étiage, barrages de navigation à l’aval). Ainsi, les débits solides spécifiques moyens annuels sont de l’ordre 10 T.km-2.an-1. Le transport des MES et les concentrations excessives peuvent néanmoins poser localement des problèmes dans le bassin de la Seine. On citera notamment les événements hydrologiques extrêmes en Pays de Caux qui occasionnent les coulées de boues, causent des dégâts localement importants avec également des risques d’infiltration de sols vers les nappes. La stabilité structurelle du sol très limoneux et peu argileux est mise en cause (Le Bissonais et al. 1996), ainsi que l’aménagement des bassin versants. Dans le bassin de la Marne, des teneurs élevées en MES posent parfois des problèmes pour le traitement des eaux de la rivière à fins de production d’eau potable (mauvais comportement des filtres face à une trop forte quantité de particules), obligeant la mise en œuvre de traitements inhabituels et plus onéreux. Cependant, ce n’est pas pour les problèmes spécifiques mais locaux dont elles sont la cause que nous nous intéressons aux MES, mais parce qu’elles sont un vecteur très important de nombreux contaminants et micro-contaminants. On rappellera par exemple les résultats de l’étude pilote menée par Cossa et al. (1994), au cours de laquelle de très nombreux contaminants ont été mesurés régulièrement, aisni que leurs fractions particulaires et dissoutes, ce qui permet de proposer un bilan de transport pour ces deux années. Bien que ces deux années soient caractérisées par des débits particulièrement faibles, les flux particulaires dominent les flux dissous.