Facteurs de contrôle de la bioaccumulation de métaux traces (Cadmium et Cuivre) dans deux organismes modèles

Auteur.e.s

A. Bourgeault, B. Pellet, C. Gourlay-Francé, S. Ayrault, M.-H. Tusseau-Vuillemin

Université

UR Hydrosystèmes et Bioprocédés, Cemagref, LSCE, CEA-CNRS-UVSQ/IPSL

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2008.vol06

Dans le cadre de la Directive Cadre Européenne il est nécessaire d’assurer un suivi de l’état chimique et écologique des systèmes aquatiques. Le suivi de l'état chimique des masses d'eau est réalisé grâce à des mesures ponctuelles de nombreux contaminants. Afin de rendre compte de l'état écologique, les efforts ont été orientés vers le développement d’outils biologiques de bioindication (IBGN). Néanmoins, ces outils ne répondent que très peu aux contaminations chimiques, en particulier aux perturbations liés aux micropolluants. Il est nécessaire de développer de nouveaux outils biologiques pour rendre compte de l'impact des micropolluants sur les organismes du milieu. Dans cette perspective, la bioaccumulation, (c'est-à-dire la quantité d'une substance donnée accumulée dans un organisme) constitue une réponse intéressante car elle est la première réponse biologique à la présence d'un contaminant. Le lien entre la présence d'un micropolluant et la teneur dans un organisme n'est cependant pas direct car il dépend de facteurs environnementaux, de la biodisponibilité des substances et aussi de la physiologie de l'organisme. Au cours de la phase 5 du PIREN, nous nous intéressons aux facteurs qui contrôlent la bioaccumulation des métaux dans deux organismes aquatiques: un mollusque filtreur d’eau douce (Dreissena polymorpha) et une crevette détritivore (Gammarus pulex). Ainsi, des études sont menées en laboratoire afin de mieux comprendre les mécanismes d’accumulation des métaux à la fois par voie dissoute et trophique. Les données toxico-cinétiques obtenues sont interprétées dans le cadre du modèle biodynamique (Luoma and Rainbow 2005) qui décrit de façon simple l'accumulation dans un organisme comme le résultat d'une accumulation par voie dissoute, une accumulation par voie trophique et un phénomène de dépuration. Ce modèle est utilisé afin d’évaluer l’importance relative des voies d’accumulation de contaminants (dissoute et/ou trophique), mais également afin de prédire la contamination d’un site par la mesure de la contamination des organismes qui y sont présents. Les travaux développés dans le PIREN ont pour objectif de déterminer les paramètres du modèle ci-dessus et les facteurs qui les contrôlent. En 2007, les travaux réalisés sur les dreissènes avaient permis de dimensionner les protocoles à l'étude de la bioaccumulation du cadmium par voie dissoute. Les premiers résultats avaient montré l'importance de prendre en compte les conditions environnementales dans ces phénomènes de bioaccumulation (Pellet et al. 2008b). En 2008, nous nous sommes intéressés à l'influence des conditions environnementales sur l'accumulation du cadmium par voie dissoute (kU). Pour le gammare, nous nous somme focalisés en 2008 sur la détermination de l'efficacité d'assimilation par voie trophique (AE) du cadmium et du cuivre.

adeline.bourgeault@cemagref.fr