N. Flipo, J. Tournebize
Centre de Géosciences, MINES ParisTech, CEMAGREF, U.R. HBAN
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol22
La forte densité d’ouvrages hydrauliques (vannages, moulins…) sur le bassin de la Seine souligne l'importance des contrôles anthropiques sur le fonctionnement des cours d'eau et, par conséquent sur l'hydrologie et la biogéochimie des zones riveraines. Dans la perspective d’atteindre un bon état écologique des milieux aquatiques, ces zones riveraines et plus largement les zones humides ont un rôle écologique et aussi socio-économique à jouer. C'est donc sur cet aspect "zone humide et qualité des eaux" que ce thème s'articule afin de mettre en évidence les bases d'une ingénierie écologique au service des écosystèmes. La dégradation de la qualité de l’eau en milieu rural est une réalité qui peut être réversible si parmi les actions à mener, certaines sont prises efficacement dans les petits bassins versants ruraux amont. Il est clairement établi que les activités agricoles génèrent des impacts sur l’environnement. Dans un contexte pour lequel le drainage agricole a permis de convertir des terres hydromorphes ou prairies en zones cultivables, cette pratique est souvent incriminée dans la perception de la dégradation de la qualité des eaux en raison d’une dynamique des écoulements fortement anthropisés. En effet, c’est au cours des trente dernières années que le drainage des zones humides riveraines a conduit à une réduction sensible du pouvoir de rétention du réseau hydrographique (Barles et al, 2003). Les différentes opérations de drainage (que l’on peut dater par la nature des drains : fagots de bois, poteries, PVC) ont permis d’adapter l’agriculture aux nouvelles demandes économiques et politiques. Aujourd’hui le drainage représente presque 30% de la SAU en Ile de France (recensement agricole statistique drainage 2005). Se posent alors les premières interrogations sur l’état écologique antérieur du bassin versant ? Est-ce que les zones humides, qui ont été aménagées ou drainées du fait de progrès des techniques agricoles depuis le Moyen Age jusqu’à la deuxième moitié du XXième siècle, jouaient au sein du bassin versant un rôle spécifique dans la préservation de la qualité des eaux ? Est-il possible de proposer des actions durables comme la restauration des services écologiques de zones humides dans un bassin versant ? Comment l’agriculture peut-elle s’adapter à de nouveaux objectifs de préservation de la qualité de l’eau, en modifiant le rôle des agriculteurs au service du développement durable ?