R. Moilleron, N. Bousserrhine, G. Varrault, M. Fakih, S. Abbad-Andaloussi, D. Hervé, D.R. Thévenot
Cereve, Université Paris XII-Val de Marne, LBSE, Université Paris XII-Val de Marne, Service Navigation de la Seine
En 2003, deux approches ont été développées pour mieux appréhender le devenir des matériaux de dragage lors de leur stockage dans d’anciennes gravières en eau. La première concernait l’évolution de la qualité des eaux superficielles et celle des sédiments du site du Rouillard après la phase de remplissage en collaboration avec Voies Navigables de France et le Service de Navigation de la Seine. La seconde approche traitait de la potentialité au relargage de certains éléments traces métalliques par les sédiments dragués dans le bassin de la Seine. Elle a été réalisée sur des sédiments avant leur mise en dépôt. Un regard plus particulier a été porté sur l’influence des paramètres biotiques. Pour 2004, ces approches ont été poursuivies, toutefois l’étude des paramètres biotiques a été appliquée directement sur des sédiments échantillonnés sur le site de dépôts du Rouillard lui-même 1 afin de mieux appréhender la potentialité au relargage de certains éléments traces métalliques par ces sédiments. Ce rapport comporte ainsi trois parties. La première présente un historique du dragage dans le bassin de la Seine entre 1989 et 2003 sur les aspects qualité et volume des matériaux dragués et leur devenir. La seconde synthétise l’évolution des paramètres physico-chimiques et biologiques suivis sur le site du Rouillard ; afin de mieux appréhender l’impact réel des matériaux de dragage sur la qualité des eaux superficielles une comparaison a été réalisée avec les eaux de la partie non remblayée du site. La dernière partie traite de l’influence des paramètres biotiques sur le relargage de certains éléments métalliques. Enfin, la libération à partir de sédiments dragués et la fixation de substances potentiellement toxiques dépendent à la fois des conditions d’oxydation et de réduction ; cette action d’oxydoréduction est elle-même fortement influencée par la teneur en carbone, azote et soufre et par la composition chimique des sédiments. L’évolution du potentiel d’oxydoréduction dans les sédiments ne change pas le nombre d’oxydations des éléments tels que Cd, Zn, Pb, mais cependant un fonctionnement anaérobie peut modifier leur mobilité. Une anaérobiose peut entraîner la dégradation des matières organiques et la réduction de certains hydroxydes minéraux et ainsi mobiliser les métaux associés ou co-précipités (Charlatchka, 1996). La qualité des sédiments paraît donc un facteur déterminant qui va conditionner, dans une grande mesure, leur devenir et celui des métaux qu’ils contiennent.
