Evaluer la capacité de l’agriculture biologique à préserver ou à restaurer la qualité de l’eau en termes de lixiviation nitriques.

Auteur.e.s

Enguerrand Burel, Gilles Billen, Fabienne Barataud, Damien Foissy, Jean-Louis Fiorelli, Nicolas Beaudoin.

Université

UMR Sisyphe, UPMC/CNRS, INRA, ASTER, INRA, Unité Agro-Impact

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2010.vol30

L’agriculture biologique présente de nombreux intérêts tant d’un point de vue environnemental que pour la santé. Ce système de culture interdit l’utilisation de pesticides et a donc un impact positif sur la biodiversité et sur la qualité des ressources en eaux. Ainsi dans le cadre de la Directive 2000/60/CE l’agriculture biologique apparait comme un élément de réponse pour une politique pouvant contribuer à un retour à un bon état écologique et chimique de l’eau. Toutefois l’impact de l’agriculture biologique sur les pertes en nitrates et sur l’émission de gaz à effet de serre doit être également pris en compte dans le bilan écologique. Actuellement les déterminants des pertes en nitrates par infiltration en agriculture biologique sont encore mal connus. La bibliographie ne présente pas sur ce sujet de réponse définitive : certaines études suggèrent l’absence d’impact de la conversion en agriculture biologique sur la qualité de l’eau (Bergström, et al. 2008) et d’autres une diminution des pertes en nitrates (Stolze et al 2000). La raison de cette mésentente sur l’impact de l’agriculture biologique semble être déterminée par un contexte d’étude systématiquement différent. Il est même visible que si globalement le lessivage en agriculture biologique est moindre qu’en conventionnel il peut être malgré tout parfois être supérieur (Kelm et al 2008). Pour vérifier cette tendance et en trouver la cause, il est nécessaire d’identifier et d’analyser les déterminants principaux du lessivage en agriculture biologique. A terme cette meilleure connaissance permettra d’améliorer l’efficacité des pratiques en limitant les pertes en nitrates et à optimiser les systèmes de production. La connaissance de l’impact environnemental de l’agriculture biologique pourra également participer à définir sa place dans une politique territoriale visant à réduire les polluants des ressources en eau. On se propose donc par cette étude d’apporter un nouvel éclairage sur les causes des pertes nitriques par infiltration en agriculture biologique et ce dans un contexte de polyculture-élevage en Lorraine. Le site de Mirecourt est équipé de sites à bougies poreuses permettant ainsi d’évaluer l’impact des pratiques agricoles sur les pertes en nitrates dans le sol. L’analyse de ces données de bougies poreuses a eu pour but d’identifier les principaux déterminants du lessivage des nitrates en agriculture biologique et de comparer le système avant et après conversion. Enfin, afin de disposer à terme d’un outil permettant de tester différents scénarios en agriculture biologique, les performances du modèles STICS ont été évaluées grâces aux données de la ferme expérimentale avant et après conversion.

Fabienne.Barataud@mirecourt.inra.fr