Evaluation du potentiel perturbateur endocrinien des eaux de la Seine et en sortie du bassin versant de l'Orge : analyses chimiques et biologiques

Auteur.e.s

L. Oziol, C. Miege, P. Bados, M. Bimbot, V. Huteau, S. Schiavone, S. Karolak, M. Coquery, Y. Levi

Université

Laboratoire des micropolluants organiques - Unité de recherche Milieux Aquatiques, Ecologie et Pollutions (MALY) - Cemagref, Laboratoire Santé Publique Environnement (LSPE) - UMR 8079 - Université Paris-Sud 11 – Faculté de Pharmacie

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol12

Parmi les micropolluants organiques présents en mélange dans l’environnement, et plus particulièrement dans les milieux aquatiques, se trouvent des produits d’origine domestique ou industrielle susceptibles d’engendrer des perturbations du système endocrinien. Il en résulte un risque environnemental et un risque sanitaire avéré pour la faune et suspecté pour l’Homme. Ces micropolluants, rejetés dans les eaux usées ne sont pas totalement éliminés dans les stations d'épuration et peuvent se retrouver dans les milieux aquatiques récepteurs. Les eaux de rivières représentent donc un vecteur d’exposition à ces perturbateurs endocriniens (PEs), avec comme conséquence possible la contamination des ressources destinées à la production d’eau potable. Il est donc important de caractériser cette contamination fluctuante au cours du temps et en fonction des sites, non seulement par une approche globale, en évaluant le potentiel perturbateur endocrinien des eaux, mais aussi spécifique, en quantifiant les concentrations en contaminants PEs (i.e. hormones estrogéniques, alkylphénols, polybromodiphényléthers, …) potentiellement présents dans les eaux usées et de rivières. Parmi les études antérieures menées sur des sites du bassin parisien, la campagne de prélèvements réalisée le long de la Prédecelle en 2007 a permis de mettre en évidence des effets perturbateurs estrogéniques qui ont pu être partiellement corrélés aux teneurs en hormones naturelles et synthétiques analysées dans les mêmes échantillons. Par contre, cette corrélation n’a plus été observée pour des prélèvements au niveau des bassins versants de l’Orge et de la Seine en juin et septembre 2008. Afin d’étayer ces résultats, deux études ont été conduites en 2009, une en sortie du bassin versant de l'Orge (eaux usées et de surface) et l'autre au niveau du bassin de la Seine (eaux de surface). L'objectif ici était de compléter les campagnes antérieures en étudiant la variation de la contamination dans le temps sur un nombre limité de sites. La démarche associe une approche globale par mesures d'effets biologiques estrogéniques à une approche spécifique par détermination des concentrations en œstrogènes dans ces eaux. Le potentiel perturbateur thyroïdien des eaux prélevées a par ailleurs été évalué en parallèle, comme cela a été le cas dans nos travaux antérieurs.

lucie.oziol@u-psud.fr