Evaluation des retombées atmosphériques métalliques et du mercure sur le bassin de la Seine

Auteur.e.s

J.L. Colin, S. Leblond, R. Losno, E. Bon Nguyen, S. Triquet, M. Coquery

Université

LISA, Université Paris XII Val-de-Marne, Laboratoire de Cryptogamie, MNHN, INERIS

Les éléments métalliques ont des effets durables dans l’environnement du fait de leur faible dégradation et de leur forte capacité à s’accumuler dans les différents compartiments : sols, végétaux, eaux de surface (Galloway et al., 1982 ; Landing et al., 1998) . Leur toxicité lorsqu’elle n’est pas directe se trouve souvent aggravée par le phénomène de bioaccumulation pouvant se produire tout le long de la chaîne trophique. Le cas du mercure est à ce titre exemplaire (Pirrone, 2000). Les formes inorganiques du mercure rejetées dans l’environnement peuvent être converties par des processus biologiques en méthylmercure soluble qui a la capacité à se bio accumuler dans la chaîne alimentaire aquatique et à provoquer chez l’homme des dommages neurologiques irréversibles. Les effets toxiques d’autres métaux sont également reconnus. Ils dépendent de leur dose mais également de leur spéciation : baisse de croissance et de productivité (As, Cd, V), altération des fonctions de reproduction (Cr, Cd), irritation des muqueuses respiratoires (Cu, Zn, V, Ni) Afin de minimiser ces risques environmentaux, des mesures réglementaires ont rapidement été prises, convention de Genève (1979) puis plus récemment le protocole d’Aarhus (2003) qui préconise la réduction des émissions des métaux lourds liées aux activités anthropiques. L’accent est porté sur les émissions de cadmium, de plomb et de mercure mais également sur des seuils à ne pas dépasser dans des produits comme les piles ou les essences. La surveillance des teneurs observées dans l’air et dans les dépôts atmosphériques est par conséquent primordiale pour évaluer l’impact de telles mesures sur les écosystèmes terrestres. Cette surveillance a été menée très tôt dans le cadre du Piren Seine à l’aide de stations atmosphériques implantées en Ile de France et plus récemment en y incluant un site en milieu rural à Vouzon, dans la forêt domaniale de Lamotte Beuvron (Loir et Cher). Une plus grande spatialisation des dépôts peut toutefois être recherchée en utilisant des mousses terrestres comme bio capteurs. Une campagne de prélèvements a été menée en 2000 sur l’ensemble du territoire français (Gombert et al., 2003) dans le cadre d’un programme soutenu par l’ADEME. Les données concernant spécifiquement le bassin de la Seine pourraient servir à documenter la base de données géoréférencées Sequamet. Toutefois la fonction de transfert entre le flux de dépôt atmosphérique et l’enregistrement obtenu par la bio accumulation présente encore des limites qui demandent à être explicitées.