C. Carré, J-F. Deroubaix, J-C. Deutsch, J-P. Haghe, B. de Gouvello, N. Belaïdi, A. Charrier
LADYSS Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, LEESU - Université Paris Est, PRODIG, CSTB
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol32
Au cours de l’année 2008, les travaux portant sur l’action collective autour des projets de renaturation des petites rivières urbaines, avaient conduit à interroger la catégorie même de renaturation. Nous appuyant sur l’exemple de la Bièvre, de l’Orge et du Grand Morin, nous avions montré comment la référence à la renaturation des rivières urbaines était progressivement apparue dans le discours des acteurs qui participent à leur gestion. Nous avions montré comment la référence à la renaturation ne constitue pas pour autant un référentiel de l’action publique. Par référentiel de la renaturation, nous entendons un ensemble d’objectifs et de démarches d’aménagement sur lequel chacun s’accorde pour construire une action de gestion. Les discours savants sur ces questions renvoient à un ensemble de pratiques et de projets hétérogènes. Quant à la réglementation, qu’elle soit européenne ou nationale, elle affiche bien la restauration comme un objectif mais sa définition est renvoyée à un processus de négociation entre acteurs à l’échelle de chaque masse d’eau. Dans ces conditions, les actions de « restauration » et les programmes de « réhabilitation », plutôt que de s’inscrire dans un ensemble cohérent de problèmes et de solutions, apparaissaient comme le produit d’enjeux et d’opportunités politiques spécifiques à chaque cours d’eau étudié. L’année 2009 a été le moment de dépasser le cadre de l’Ile de France pour évaluer si la renaturation renvoie également, à l’échelle nationale, à des pratiques hétérogènes et à des logiques de négociation propre à chaque cours d’eau. Si la pluralité des objectifs et des projets est également de mise à l’échelle nationale, on fait néanmoins le constat d’une « conflictualité » plus ou moins latente dans les projets visant à une « restauration écologique » des milieux aquatiques. Partant de ce constat, toujours dans la perspective d’une recherche de la gestion la plus intégrée possible, nous avons cherché à identifier les rapports entre ces projets de renaturation et les procédures de participation qui existent réglementairement ou qui sont mises en place de manière ad hoc par les gestionnaires. Comment les porteurs de projets activent-ils ces procédures pour construire une action collective autour d’un projet de renaturation ? Cette question a été investiguée tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle de l’Ile de France, en concentrant notre attention sur une procédure : celle de la Commission Consultative des Services Publics Locaux, telle qu’elle est actuellement mise en place au Syndicat Intercommunal de la Vallée de l’Orge Aval.