Dynamique de l'azote et émission de N2O dans un versant agricole du bassin de l'Orgeval.

Auteur.e.s

Guillaume Vilain, Josette Garnier, Nicolas Flipo, Gaëlle Tallec, Fayçal Rejiba, Julien Tournebize, Pierre Cellier, Benjamin Mercier, Anun Martinez, Olivier Tronquart, Céline Decucq.

Université

UMR Sisyphe 7619 CNRS-UPMC Sisyphe, Centre de Géosciences, Systèmes Hydrologiques et Réservoirs, Mines ParisTech, UR Cemagref Hydrosystèmes et bioprocédés

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2010.vol10

L'oxyde nitreux (N2O) est un gaz à l’état de trace dans l'atmosphère, agissant à la fois comme un gaz à effet de serre et étant impliqué dans la destruction de l'ozone stratosphérique (Ravishankara et al., 2009). L'oxyde nitreux est produit principalement par deux processus microbiens, comme intermédiaire obligatoire de la dénitrification et en tant que sous-produit lors de la nitrification (Knowles, 2000). Des recherches récentes ont suggéré que les pratiques agricoles représentent environ 60% des émissions anthropiques d'oxyde nitreux (Smith et al., 2007). Outre les émissions directes (directement du sol vers l'atmosphère), les émissions indirectes de N2O peuvent également avoir lieu, résultant des flux d’azote provenant des terres agricoles jusqu’aux éco-hydrosystèmes adjacents. Ces émissions sont maintenant reconnue comme représentant une composante quantitativement importante du budget mondial en N2O provenant des activités agricoles (Mosier et al., 1998) mais restent accompagnées d’une grande incertitude. Dans le bassin de la Seine, les premiers bilans conduisent à un chiffre d’environ 10% (Garnier et al., 2009). Ce n'est que récemment que des données sur les concentrations de N2O dissous et sur les processus de production de N2O, sa réduction et son transport dans les eaux souterraines ont été accumulées à partir de mesures de terrain (par exemple, Höll et al., 2005; Osaka et al., 2006) et en utilisant les techniques isotopiques (par exemple 15N, Clough et al., 2006; Clough et al., 2007). Par conséquent, peu de données sont actuellement disponibles et des recherches complémentaires restent nécessaires afin de mieux documenter ces processus d'émission. Au cours de cette étude, nous avons mesuré à la fois les émissions directes de N2O provenant des sols agricoles et les concentrations en N2O dans les eaux souterraines. Le but de cette était de clarifier les voies d’émissions directes et indirectes de N2O à la fois verticalement à partir de la surface du sol et transversalement en partant d’un plateau agricole jusqu’aux zones ripariennes en bordure de rivière et de déterminer la source du N2O présent dans l’aquifère étudié. Enfin, les mesures nous ont permis de réévaluer le facteur de l’IPCC (EF5g) et estimer les émissions indirectes de N2O provenant d'un aquifère régional.

guillaume.vilain@upmc.fr