Dynamique de la silice dans le réseau hydrographique de la Seine. Rôle sur l’eutrophisation.

Auteur.e.s

Josette Garnier, Amélie d’Ayguesvives, Daniel Conley, Gilles Billen, Séverine Pinault, Maïté Desruelle

Université

UMR Sisyphe, UPMC

L’agriculture moderne, l’urbanisation, et l’industrialisation ont conduit à l’ouverture des cycles de l’azote et du phosphate, et à un accroissement de leurs apports, diffus et ponctuels, aux eaux de surface et souterraines (Garnier et al., 1998 ; Conley et al., 1993). De ce fait, les quantités en azote et en 1 phosphates apportées à la zone côtière sont augmentées respectivement d’un facteur 2,5 et 2 à l’échelle globale (Humborg et al., 1997). Les apports de silice, par contre, n’ont pas été modifiés (Conley et al., 1993) de telle sorte que la silice utilisée par les diatomées dans un rapport caractéristique (rapport de Redfield), peu devenir limitante vis-à-vis de l’azote et du phosphore. Dans la Seine, nous avons montré qu’aux concentrations en phosphore rencontrées, la silice pouvait devenir limitante dans le réseau hydrographique aux moments des blooms printaniers de diatomées (Garnier et al., 1995). Comme les diatomées ont tendance à sédimenter et que par ailleurs la redissolution de la silice est relativement lente, il se produit donc une immobilisation de la silice dans les réseaux hydrographiques, encore plus grande quand les rivières sont aménagées de réservoirs (Conley et al., 1993; Humborg et al., 1997). Nous avons en outre montré que les variations des rapports Si/P dans les réseaux hydrographiques affectent l’eutrophisation côtière (Billen & Garnier, 1997). C’est dans ce contexte qu’il nous a semblé important de progresser encore dans la connaissance des facteurs de contrôle de l’eutrophisation en approfondissant notre connaissance des formes et de la dynamique de la silice.

Josette.Garnier@ccr.jussieu.fr