Développement d’un module de transfert des pesticides vers les eaux de surface dans un petit bassin versant élémentaire de l’Orgeval

Auteur.e.s

Hélène Blanchoud, Elodie Guigon, Anne Cécile Limagne, Anne Motelay-Massei, Sandrine Bertolino et Valérie Plagnes

Université

Laboratoire Hydrologie et Environnement EPHE/UMR Sisyphe, Université Pierre et Marie Curie

La contamination par les produits phytosanitaires des eaux de surface et souterraines est un enjeu majeur et les agences de l’eau étudient actuellement les possibilités de réduction de cette contamination dans le cadre de la directive européenne. Les travaux déjà réalisés dans le cadre du programme Piren Seine ont permis d’effectuer un bilan global à l’échelle du bassin versant de la Marne. Le recensement de l’ensemble des pesticides utilisés, même s’il comprend des lacunes ou des incertitudes, permet d’avoir une première évaluation des molécules à rechercher (H. Blanchoud, 2001).Ces exports ont été quantifiés en utilisant les connaissances du comportement de l’atrazine dans ce bassin versant (M. Garmouma, 1996). En effet, ces travaux avaient permis de dresser un bilan global de transfert de l’atrazine à l’échelle du bassin versant et de montrer notamment que seulement 0.5 % des traitements en atrazine rejoignaient la Marne par an. Cependant, cette approche ne permettait pas de définir des tendances dans le choix des molécules. La dynamique de transfert ne pouvait pas être définie, et il n’était pas possible de faire la distinction entre les molécules présentes toute l’année à des concentrations faibles, de celles dont la présence dans les cours d’eau sera limitée dans le temps à de très fortes concentrations. C’est pourquoi un modèle de transfert de surface basé sur le principe de l’applicatif SENEQUE a été réalisé (H. Blanchoud et al., 2002). Le principe est d’utiliser les connaissances hydrologiques acquises jusqu’à présent pour le transfert des nitrates dans le bassin versant de la Seine et de développer un module de transfert des pesticides en utilisant des processus simples de transfert. Le but est de pouvoir définir le transfert de tous les produits phytosanitaires de façon à adapter le modèle aux nouvelles réglementations. Les paramètres hydrologiques ont été calés pour un petit bassin versant élémentaire de l’Orgeval, les bassins emboîtés de Goins et de Choqueuse, car la contamination de ce site a été suivie pendant 2 ans lors de la précédente phase du Piren Seine, montrant notamment le rôle des zones ripariennes sur la rétention de l’atrazine (H. Blanchoud et al., 2001). Le choix de ce bassin versant élémentaire pour le développement du module est également motivée par la présence à l’amont d’une zone cultivée d’une taille élémentaire (1.7 km²) permettant un passage raisonnable de la parcelle au bassin versant. Les parcelles sont dans la majorité drainées et l’écoulement s’effectue vers le fossé de drainage constitué par le ru de Choqueuse. Le deuxième bassin emboîté est entièrement forestier et un suivi de la contamination a également été réalisé à la station de Choqueuse. Cette configuration nous permet d’une part de connaître le transfert des pesticides du sol vers les eaux de surface et d’autre part de vérifier leur comportement dans le cours d’eau.

helene.blanchoud@ccr.jussieu.fr