Détermination des concentrations en métaux labiles et dissous dans la Marne et ses affluents durant un épisode de temps de pluie

Auteur.e.s

Y. Louis, G. Varrault, C. Priadi, S. Ayrault, M. Saad, F. Leroy

Université

LEESU (ex Cereve), Université Paris Est, AgroParisTech, LSCE

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol04

Lors d’un épisode de temps de pluie, des rejets urbains de temps de pluie (RUTP) peuvent survenir. Ils sont constitués de l’ensemble des eaux rejetées par (i) les installations d’épuration (mélange d’eaux usées et d’eaux pluviales traitées), par (ii) les déversoirs d’orage (mélange d’eaux usées et d’eaux pluviales non traitées), ainsi que par (iii) les exutoires pluviaux (eaux pluviales généralement non traitées), pendant un événement pluvieux et la période de temps qui lui succède, le système d’assainissement n’ayant pas encore retrouvé un fonctionnement nominal de temps sec (Chocat, 1997). Ces RUTP sont généralement riches en micropolluants métalliques et organiques provenant de la pollution atmosphérique, du lessivage des dépôts de temps sec et des retombées sèches accumulées sur les bassins versants et de l’érosion des matériaux urbains (Garnaud, 1999 ; Chebbo et Gromaire 2004 ;). Ces contaminants peuvent entraîner des effets toxiques chroniques affectant les populations animales. La pollution bactériologique peut quant à elle entraîner des risques sanitaires (cas de baignade notamment). Concernant l’impact des micropolluants métalliques, il est généralement admis que le paramètre explicatif de la biodisponibilité d’une solution métallique est la concentration en métal ionique libre (dissous et non complexé) (Morel, 1983 ; Brown et Markich, 2000) sauf exceptions notoires (e.g. le méthyl-mercure, les complexes de la glycine). La détermination de la concentration en métal libre dans les cours d’eau étant extrêmement délicate d’un point de vue analytique, la pratique générale en sciences de l’environnement est de s’intéresser à la concentration en métal labile dont la détermination reste délicate mais est rendue possible grâce à l’utilisation de certains outils analytiques, la DGT (Davison et Zhang, 1994) et les techniques électrochimiques notamment (Buffle, 1988). Le métal labile représente la somme du métal libre et du métal faiblement lié à des ligands minéraux et organiques. Ce métal étant faiblement lié, il est susceptible de redevenir libre et donc biodisponible à court terme. C’est pourquoi nous nous intéressons à la concentration du métal labile afin d’estimer la concentration de métal potentiellement biodisponible. Dans le cadre du Piren-Seine, une campagne de temps de pluie a été menée en octobre 2009 pour tenter de mettre en évidence l’impact des RUTP sur la qualité chimique et microbiologique de la marne sur le secteur Trilbardou-Charentonneau. Ces résultats seront présentés et interprétés dans un rapport qui sera finalisé en 2011. Dans le cadre de ce rapport, nous présentons les premiers résultats obtenus avec une nouvelle méthodologie nous permettant de réaliser une détermination rapide et simple de la concentration en métal labile dissous en solution. Les concentrations en métaux dissous totaux sont également présentées.

varrault@univ-paris12.fr