Coût de réduction de la pollution des formations aquifères par les nitrates d'origine agricole.

Auteur.e.s

Cyril Bourgeois, Florence Habets, Pierre-Alain Jayet, Pascal Viennot.

Université

UMR Economie Publique INRA-AgroParisTech, GéoSciences, Ecole des Mines de Paris, Sisyphe, Université Paris VI

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2011.vol10

La Directive Européenne portant sur la qualité des eaux impose à terme des réductions importantes de la concentration en nitrate des formations aquifères. Une grande partie des nitrates trouve son origine dans l’apport de fertilisant pour l’agriculture. Dans le champ de l’économie de l’environnement, on aborde ce problème de pollution diffuse par deux types d’approches. Les premières approches, théoriques, se focalisent sur la maximisation d’une fonction de bienêtre social, traditionnellement les profits moins les dommages associés, maximisation qui devient un problème de contrôle optimal dans le cas de l’analyse d’un système dynamique. Le problème de régulation de la concentration en nitrate d’une masse d’eau rentre dans cette catégorie de problèmes, avec une équation d’évolution du stock de pollution au cours du temps. On choisit comme variables de contrôle les pertes d’azote sous-racinaires. L’approche théorique nous permet de déterminer le sentier optimal de réduction des pertes au cours du temps. Si l’on considère que l’aquifère est en état de sur-pollution au temps « t=0 », ce qui est le cas des trois aquifères du bassin de la seine, ce sentier prend alors l’allure d’un sentier du niveau requis de pertes décroissant au cours du temps. En d’autres termes, l’effort de réduction est important en début de période et diminue jusqu'à permettre à long terme de stabiliser le niveau de concentration de l’aquifère au seuil optimal. Si ces modèles théoriques nous donnent des informations qualitatives sur l’allure que devrait présenter une régulation optimale, l’absence de connaissances quant à la traduction monétaire des dommages associés aux différents seuils de concentration ne nous permet pas de traduire quantitativement ce profil. Les modèles appliqués permettent d’élaborer divers scénarios au premier rang desquels il y a la taxation (des pertes sous-racinaires par exemple). Ils permettent alors de déterminer, parmi les différents profils au cours du temps que peut prendre la taxe, lequel atteint au moindre coût une cible préalablement fixée. Ainsi, on dispose de résultats quantitatifs, notamment en termes de coûts privés associés à un objectif de réduction. Mais on perd la notion d’optimalité car les profils de taxation étudiés ne sont pas issus d’un processus d’optimisation intégrant à la fois les coûts privés de réduction des pollutions et la valeur associée au dommage.

jayet@grignon.inra.fr