Comment penser la qualité et la construction de la qualité d’un cours d’eau ?

Auteur.e.s

C. Carré, J-F. Deroubaix, J-C. Deutsch, J-P. Haghe, B. de Gouvello, N. Belaïdi, A. Charrier

Université

LADYSS Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, LEESU - Université Paris Est, PRODIG, CSTB

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2009.vol28

La DCE exige la reconquête du Bon Etat écologique des masses d’eau à la fondant sur des critères biologiques, physico-chimiques, et morphologiques. Cette définition, par une entrée normative de la qualité et de sa construction par les gestionnaires des rivières et des milieux aquatiques, s’impose d’emblée. Pour autant, la DCE contient des éléments qui permettent d’enrichir cette entrée, en associant les modalités de la reconquête écologique avec la recherche de solutions les plus efficaces économiquement et acceptables par les habitants. L’objectif est alors de faire comprendre les rapports qui existent entre la qualité de l’eau (et celle de la rivière) et les milieux sociaux qui entourent la rivière. En effet, un certain nombre de chercheurs 1 Baudrillard, 1970, La société de consommation rappellent que la qualité est une construction sociale reposant sur des valeurs, des représentations du « bon état écologique ». La qualité peut ainsi être définie à la lueur d’au moins 3 prismes d’analyse : - les normes - ou la qualité intrinsèque de l’eau et des milieux, au regard des indicateurs proposés et utilisés, - les usages que les habitants ont de la rivière et des milieux et les façons donc ces usages indiquent une certaine qualité de la rivière (attentes, critiques) - et le paysage, à travers la relation physique (dont visuelle et esthétique) des acteurs avec la rivière et ses milieux, et la façon dont les acteurs voient la qualité à travers leurs perceptions des paysages, passés, présents, et en cours d’élaboration. La participation du public aux plans de gestion territoriale est désormais un impératif législatif, comme en témoignent la Directive Cadre sur l’Eau (2000) ou la Convention Européenne sur le Paysage (2000). Or, il existe un manque d’orientations et de prescriptions sur les modalités d’action pour les gestionnaires chargés de l’organisation des projets. Cette analyse doit aider à cerner l’acceptabilité des politiques publiques mais aussi l’engagement des acteurs dans le devenir de la rivière. Le rapport est construit pour fournir les premières pistes de réponse à la façon dont les différents acteurs de l’eau comprennent ce que pourrait être un bon état de la rivière et les mesures pour y arriver.

carre@univ-paris1.fr