Caractéristiques des milieux stagnants et rôle sur le fonctionnement de la Seine. Validation interannuelle du modèle SENEQUE 1.3 et scénarios

Auteur.e.s

Josette Garnier, Gilles Billen, Maya Akopian, Claire Billen, Cloé Deligne

Université

UMR Sisyphe Université Paris VI, IGEAT, Bruxelles

Les résultats acquis depuis le début du programme PIREN-Seine en matière de processus microscopiques ont largement contribué à la compréhension du fonctionnement écologique du réseau hydrographique et de ses annexes hydrauliques. Les processus microscopiques impliqués dans la dynamique du phyto- et zooplancton, des bactéries et du benthos, ou encore des matières en suspension ont été étudiés. Cette connaissance a débouché sur un modèle des processus RIVE (Billen et al. 1994; Garnier et al., 1995). Ce modèle est essentiellement basé sur le concept de la boucle microbienne, la dégradation de la matière organique par les bactéries y ayant un rôle central. C’est ainsi que nous nous sommes attachés à quantifier le fonctionnement écologique de la Seine par les équilibres autotrophie/ hétérotrophie (P/R: production/respiration, Garnier et al., 1998). Le phénomène d’eutrophisation a été particulièrement bien étudié dans les rivières, mais il reste toutefois que le rôle des mollusques filtreurs (dreissènes) dans la chute des blooms phytoplanctoniques reste encore mal connu. La diversité de modèles de réseaux hydrographiques à differentes échelles (modèle RIVERSTRAHLER, Billen et al. 1994) et des annexes (3 réservoirs et sablières) n’ont pas permis l’intégration de l’ensemble des connaissances microscopiques dans tous les modèles. En particulier, si la prise en compte des compartiments biologiques est bien adaptée au cas des rivières, des groupes caractéristiques des milieux stagnants sont ignorés: le groupe algal des cyanobactéries ou le zooplancton à temps de génération long -cladocères ou copépodes- forment d’importantes biomasses en milieu stagnants. Les couplages de modèles de rivières et de milieux stagnants doivent tenir compte de ces caractéristiques propres. L’intégration des milieux stagnants n’a donc pas complétement abouti. Une meilleure compréhension de l’impact des annexes hydrauliques sur les rivières doit prendre appui sur les conditions passées. Une étude rétrospective a été entreprise pour comprendre les impacts de l’évolution des aménagements hydrauliques. On cherchera en particulier à quantifier l’effet de la réduction (environ 70 %) des étangs et moulins depuis le XVIIIème siècle, ainsi que la construction des grands réservoirs. Les effets combinés de ces différents milieux pourront être explorés tant pour améliorer les conditions d’oxygénation du milieu que pour réduire l’eutrophisation.