Bioaccumulation des contaminants organiques par les poissons : exemple de l’Orge et de la Seine.

Auteur.e.s

Pierre Labadie, Khawla Tlili, Fabrice Alliot, Martine Blanchard, Catherine Bourges, Marc Chevreuil, Annie Desportes, Marie Jeanne Teil, Marc Chevreuil.

Université

UMR 7619 Sisyphe, EPHE-LHE, CNRS/UPMC, LPTC, UMR 5805 EPOC, CNRS-Université Bordeaux 1,

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2010.vol26

Un des axes de travail abordés dans le cadre du thème « Perturbateurs endocriniens » du programme PIREN-Seine est la bioaccumulation des contaminants organiques par les organismes aquatiques et les effets toxiques associés à cette bioaccumulation (reprotoxicité et génotoxicité, notamment). Des travaux ont donc été réalisés depuis 2007 sur le site atelier de l’Orge Aval à Viry-Châtillon ainsi que sur l’axe fluvial de la Seine, en amont et en aval de l’agglomération parisienne (de Marnay à Triel). Ces travaux ont principalement concerné la bioaccumulation des contaminants hydrophobes « historiques » tels les phtalates et les polychlorobiphényles (PCB) ou une famille qualifiée d’« émergente », les éthers de biphényles polybromés (PBDE). En 2010, nous avons également ciblé une autre famille de contaminants émergents possédant à la fois des propriétés hydrophobes et lipophobes : les composés perfluorés (CPF). Nous nous sommes intéressés plus précisément à deux classes de composés au sein de cette famille : les acides et les sulfonates perfluorés. La bioaccumulation de l’ensemble de ces composés a été étudiée chez trois espèces cibles : deux cyprinidés (gardon, Rutilus rutilus et chevaine, Leuciscus cephalus) et un percidé (perche commune, Perca fluviatilis). Les principaux objectifs de cette étude étaient les suivants : - documenter les niveaux de contamination du biote par deux familles de contaminants émergents (PBDE et CPF) et comparer ces niveaux avec ceux d’autres familles mieux connues (PCB et phtalates), - étudier les variations saisonnières de ces niveaux de contamination, en relation avec le cycle sexuel des espèces considérées, - caractériser, chez le gardon, la répartition tissulaire des contaminants ciblés, - étudier le lien entre contamination du biotope et contamination des organismes et déterminer les valeurs des facteurs de bioaccumulation (BAF) et d’accumulation biote-sédiment (BASF), - évaluer le potentiel de ces espèces comme indicateurs de l’impact du niveau d’anthropisation des cours d’eau.

p.labadie@epoc.u-bordeaux1.fr