Antibiorésistance des flores bactériennes autochtone et fécale dans les rivières du bassin de la Seine

Auteur.e.s

J. Passerat, A. Anzil, P. Servais

Université

Ecologie des Systèmes Aquatiques, Université Libre de Bruxelles

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2008.vol17

Au cours de travaux menés dans le cadre du PIREN-Seine de 2005 à 2007, des souches d’Escherichia coli et d’entérocoques intestinaux ont été isolées d’échantillons de rivières du bassin, et leur résistance à divers antibiotiques a été testée. L’utilisation de ces deux groupes de bactéries comme indicateurs de contamination fécale est en effet recommandée dans diverses directives européennes de qualité des eaux. Ces mesures ont montré une présence significative de bactéries fécales antibiorésistantes (Passerat et Servais, 2008). Ainsi, 42 % des 214 isolats de E. coli provenant des échantillons d’eau de rivière étaient résistants à au moins un antibiotique sur les 16 testés. Pour les isolats d’entérocoques, 83 % des 146 isolats provenant des échantillons d’eau de rivières étaient résistants à au moins un antibiotique sur les 10 testés. La présence dans les rivières de souches antibiorésistantes de ces deux indicateurs fécaux montre que d’autres bactéries d’origine fécale antibiorésistantes, possiblement pathogènes, y sont potentiellement présentes. Un risque sanitaire est donc présent étant donné que les possibilités de traitement des infections causées par ces microorganismes s’en trouvent amoindries. L’étude de l’antibiorésistance a montré que quatre sources de bactéries fécales caractérisées par des origines différentes des bactéries pouvaient être classées par taux de résistance décroissants : eaux usées hospitalières (bactéries fécales provenant de patients hospitalisés), eaux usées domestiques (bactéries fécales d’origine principalement humaine), rejets agricoles (bactéries fécales provenant des animaux d’élevage) et enfin ruisseaux forestiers (bactéries fécales provenant des animaux sauvages). L’analyse de ces résultats a indiqué que la source principale de bactéries entériques antibiorésistantes trouvées dans les rivières était les eaux usées domestiques.

pservais@ulb.ac.be