Analyses d’antibiotiques dans les eaux par SPE en différé ou en ligne couplée à l’HPLC/MS-MS. Etude d’échantillons issus du site pilote bassin de l

Auteur.e.s

V. Augustin, G. Lavison, J. Eurin

Université

CRECEP, UMR Sisyphe UPMC-CNRS

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2008.vol16

Le milieu scientifique s’est beaucoup intéressé aux pollutions des milieux aquatiques provenant des rejets de produits chimiques industriels et agricoles. Les effets de ces pollutions sur les écosystèmes, sur la santé humaine et animale ont été évalués et des réglementations ont pu être décidées et mises en œuvre. Néanmoins, d’autres sources de pollutions des milieux aquatiques sont apparues ces dernières années. Ainsi les produits phytosanitaires, les perturbateurs endocriniens, qui sont des contaminants agissant sur le système hormonal, ainsi que des résidus médicamenteux ont été identifiés comme potentiellement toxiques. La France est un des premiers consommateurs de médicaments en Europe. Ceux-ci sont consommés de façon quotidienne sur tout le territoire en des quantités variables et sont donc rejetés dans le milieu naturel de façon continue. Les stations d’épurations qui permettent de retraiter les eaux usées et d’éliminer une partie importante de polluants ne sont pas conçues pour répondre à ce type de contamination et ont des efficacités plus ou moins importante. D’ailleurs des résidus médicamenteux ont été retrouvés dans diverses eaux de surface à travers la France, l’Europe, le monde. Les médicaments sont des substances actives sur les organismes vivants, humains ou animaux. Leur présence dans l’environnement pose la question de leurs potentielles actions sur des organismes non cibles. Ces molécules ont une toxicité humaine à des teneurs plus ou moins fortes qui est décrite lors de l’acceptation des dossiers d’autorisation de mise sur le marché. Elles sont classées en fonction de leurs actions curatives ou préventives : analgésiques, anti-épileptiques, hypolipémiants, anti-hypertenseurs, antibiotiques… Cette dernière classe de médicament fait plus particulièrement l’objet d’études de par les effets produits sur les souches bactériennes. En effet, celles-ci peuvent développer une résistance à un ou plusieurs antibiotiques de par leurs mécanismes d’adaptation et de mutation. Ces bactéries deviennent alors insensibles à un traitement utilisant les antibiotiques pour lesquels elles ont acquis une résistance et peuvent se disséminer dans divers milieux. Ce phénomène d’apparition et de propagation de souches antibiorésistantes relève alors non seulement de problématiques de santé publique avec comme objectif une meilleure gestion ou utilisation de ces molécules, mais il relève aussi des problématiques environnementales, écologiques lorsque ces bactéries se disséminent dans l’environnement. C’est donc dans ce contexte que le PIREN avec le CRECEP et d’autres partenaires ont abordé les thématiques de la présence d’antibiotiques, de l’étude de souches antibiorésistantes et des rapports qui lient ces deux phénomènes dans le milieu environnemental.

gwenaelle.lavison@crecep.fr