Analyse et modélisation du transfert des pesticides vers les eaux de surface : Exemple du bassin versant de la Vesle.

Auteur.e.s

E. Guigon, H. Blanchoud, M. Chevreuil

Université

Université Pierre et Marie Curie/UMR Sisyphe, Laboratoire Hydrologie et Environnement EPHE

Un modèle de transfert de surface basé sur le principe de l’applicatif SENEQUE a été réalisé (Blanchoud, et al., 2002a). Le principe est d’utiliser les connaissances hydrologiques acquises jusqu’à présent pour le transfert des nitrates dans le bassin versant de la Seine et de développer un module de transfert des pesticides en utilisant des processus simples de transfert. Le but est de pouvoir définir le transfert de tous les produits phytosanitaires de façon à s’adapter aux nouvelles réglementations. Parallèlement, le transfert de quelques pesticides vers les eaux souterraines est modélisé en utilisant le couplage STICS-MODCOU modifié pour les phytosanitaires. Cette modélisation réalisée dans le cadre de la thèse de A. Rat, est décrite dans le chapitre « Contamination et modélisation des pesticides dans les eaux souterraines du bassin versant de la Vesle ». Ces deux approches sont complémentaires et utilisent une démarche similaire qui consiste à modéliser des processus simples pour s’adapter à plusieurs molécules. Cependant, elle nécessite la constitution d’une base de donnée élaborée selon deux principes ; le transfert vers les eaux souterraines est lent et progressif et concerne quelques molécules persistantes utilisées pendant les 30 dernières années alors que seuls transitent vers les eaux de surface les pesticides ayant été utilisées pendant les 3 dernières années. La constitution de cette base de données représente un travail considérable, elle est réalisée par l’équipe de l’INRA-SAD de Mirecourt et elle est présentée dans le chapitre « Modélisation des pratiques phytosanitaires sur le bassin de la Vesle : le cas du désherbage chimique de la vigne et du maïs de 1970 à nos jours ». Les expérimentations, menées cette année sur la Vesle, ont été principalement orientées vers la compréhension des processus de transfert les moins bien connus, à savoir le ruissellement et l’infiltration des pesticides en secteur viticole, avec le concours de l’Université de Reims dans le cadre du programme AQUAL, et le transfert par voie atmosphérique. Par ailleurs, des expériences en lysimètres sur un sol non remanié de la champagne crayeuse nous permettront de définir les caractéristiques propres au bassin versant étudié. Parallèlement, le modèle de transfert a été amélioré pour prendre en considération le transfert atmosphérique et les résultats des expériences menées sur la Vesle. Ces derniers permettront d’intégrer les caractéristiques du bassin vis-à-vis des molécules. Le suivi de la qualité des eaux de la Vesle réalisé par l’Agence de l’Eau Seine Normandie servira à valider le modèle.

elodie.guigon@ccr.jussieu.fr