Elodie Guigon, Hélène Blanchoud et Marc Chevreuil
Université Pierre et Marie Curie/UMR Sisyphe, Laboratoire Hydrologie et Environnement EPHE
La contamination des eaux de surface et souterraines par les pesticides est un enjeu majeur et les agences de l’eau étudient actuellement les possibilités de réduction de cette contamination dans le cadre de la directive européenne. La mise en place de réseaux de mesures dans les eaux de surface depuis 1997 montre une contamination importante par les produits phytosanitaires. La liste des molécules recherchées s’étant considérablement allongée (environ 160 molécules), les problèmes liés à l’utilisation des pesticides paraissent encore plus flagrants. Les retraits d’homologation et les nouvelles autorisations de mise sur le marché entraînent un changement considérable dans les risques de contamination des eaux. C’est pourquoi le choix d’un modèle de transfert des pesticides, simple et adaptable à toutes les molécules a été fait. Ainsi, couplé à une base de données sur les apports à l’échelle du bassin versant, les résultats permettront de définir plus précisément les risques de contamination liés aux utilisations. Les travaux ont démarré sur le bassin versant de la Vesle dans le cadre du programme AQUAL depuis 3 ans. La mobilisation des équipes parisiennes et rémoises a déjà conduit à de nombreux résultats. Afin de prendre en compte tous les pesticides dans la modélisation, il est indispensable de définir les intrants agricoles. La constitution d’une base de donnée élaborée par l’INRA SAD de Mirecourt est selon deux principes ; le transfert vers les eaux souterraines est lent et progressif et concerne quelques molécules persistantes utilisées pendant de nombreuses années alors que seuls transitent vers les eaux de surface les pesticides ayant été utilisées récemment. La base de données tient compte de ces grandes spécificités et est donc réalisée en ciblant les pratiques de désherbage sur la vigne et le maïs depuis les 30 dernières années pour le transfert vers les eaux souterraines alors que toutes les pratiques phytosanitaires sur toutes les cultures du bassin seront répertoriées pour les 5 dernières années pour le transfert vers les eaux de surface. Ces thèmes sont développés dans des chapitres séparés. Les expérimentations, menées cette année sur la Vesle, ont été principalement orientées vers la compréhension des processus de ruissellement et d’infiltration des pesticides en secteur viticole. Parallèlement, le modèle de transfert a été adapté au bassin versant de la Vesle. Ces derniers permettront d’intégrer les caractéristiques du bassin vis-à-vis des molécules. Le suivi de la qualité des eaux de la Vesle réalisé par la Diren Champagne-Ardenne et la campagne spécifique menée par l’Agence de l’Eau Compiègne serviront à valider le modèle.